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Le conflit derrière tous les conflits
title: Le conflit derrière tous les conflits
date: 18/10/2025
Étude de la semaine
Josué 5.13-15; Ésaïe 37.16; Apocalypse 12.7-9; Deutéronome 32.17; Exode 14.13, 14; Josué 6.15-20.
Verset à mémoriser
En lisant les pages du livre de Josué, nous sommes mis en présence des campagnes militaires violentes menées sur ordre de Dieu, au nom de Dieu, et avec l’aide de Dieu. L’idée que Dieu était derrière la conquête de Canaan imprègne le livre de Josué et s’exprime dans les affirmations du narrateur (Jos 10.10, 11), dans les paroles que Dieu prononce (Jos 6.2; Jos 8.1), dans les discours de Josué (Jos 4.23, 24; Jos 8.7), dans les mots de Rahab (Jos 2.10), des espions (Jos 2.24) et du peuple (Jos 24.18). Dieu prétend être l’instigateur de ces violents conflits.
Cette réalité pose des questions qu’on ne peut esquiver. Comment comprendre que le peuple élu de Dieu se soit livré à de telles pratiques au temps de l’Ancien Testament? Comment peut-on concilier l’image d’un Dieu « belliqueux » et son caractère d’amour (par exemple Ex 34.6, Ps 86.15, Ps 103.8, Ps 108.4) sans diluer la crédibilité, l’autorité et l’historicité de l’Ancien Testament?
Cette semaine et la semaine prochaine, nous explorons la question épineuse des guerres ordonnées par Dieu dans le livre de Josué et ailleurs.
Étudiez la leçon de cette semaine pour le sabbat 25 octobre.
Chef de l’armée du Seigneur
title: Chef de l’armée du Seigneur
date: 19/10/2025
Lisez Josué 5.13-15. Que dit ce passage sur le contexte de la conquête de Canaan?
Israël venait de traverser le Jourdain et de poser le pied en territoire ennemi. La forteresse de Jéricho se dressait devant eux, ses portes hermétiquement fermées (Jos 6.1). À ce moment-là, le peuple n’a aucun plan de bataille. Plus inquiétant encore, Israël ne dispose que de frondes, de lances et d’arcs pour s’emparer d’une ville fortifiée prête à tenir pour un siège prolongé.
Les questions de Josué concernant l’identité de l’étrange visiteur se heurtent à une réponse plutôt obscure: « Non. » La réponse du visiteur indique qu’il n’est pas disposé à entrer dans les catégories définies par Josué. En d’autres termes, la question n’est pas de savoir s’il est du côté de Josué, mais plutôt si Josué est de son côté.
Comparez Josué 5.14, 15 et 2 Rois 6.8-17, Néhémie 9.6 et Ésaïe 37.16. Qu’apprend-on sur l’identité du chef de l’armée du Seigneur?
Tandis que l’expression « chef de l’armée du Seigneur » est unique dans la Bible hébraïque, l’association des termes « chef » et « armée » renvoie toujours à un chef militaire. Le terme « armées » dans la Bible peut renvoyer à des troupes militaires, aux anges ou aux corps célestes.
Le Christ pré-incarné apparaît à Josué, pas simplement comme un allié, même pas comme le véritable Chef de l’armée d’Israël, mais comme le chef de l’armée invisible, mais bien réelle, impliquée dans un conflit bien plus grand que celui de Josué avec les Cananéens. La réponse de Josué révèle qu’il a compris quelle est l’identité du chef. Il est l’égal de Dieu, et Josué se prosterne devant lui en signe de profond respect et d’adoration (Jos 5.14; Gn 17.3; 2 S 9.6; 2 Ch 20.18). Josué est prêt à recevoir le plan de bataille pour une campagne militaire qui fait partie intégrante d’un conflit bien plus grand, dans lequel le Dieu des armées en personne est impliqué.
Quelle consolation peut-on, et doit-on, tirer de l’idée que le « chef de l’armée du Seigneur » est à l’œuvre en défense de son peuple?
Guerre au ciel
title: Guerre au ciel
date: 20/10/2025
Josué comprenait que la bataille faisait partie d’un conflit plus grand. Que savons-nous du conflit dans lequel Dieu est impliqué personnellement? Lisez Ap 12.7-9, Es 14.12-14, Ez 28.11-19 et Dn 10.12-14.
Dieu a peuplé l’univers d’êtres doués de raison auxquels il a donné le libre arbitre, un pré-requis pour qu’ils soient capables d’amour. Ils peuvent choisir d’agir conformément à la volonté de Dieu, ou contre sa volonté. Lucifer, le plus puissant des anges, s’est rebellé contre Dieu, et a entraîné beaucoup d’anges avec lui.
Ésaïe et Ézéchiel parlent du conflit, bien que certains commentateurs tentent de restreindre la portée d’Ésaïe 14 et d’Ézéchiel 28 au roi de Babylone ou à un chef de Tyr. Cependant, le texte biblique comporte de clairs indicateurs qui renvoient à une réalité transcendante. Le roi de Babylone est présenté comme ayant été au ciel près du trône de Dieu (Es 14.12, 13), et il est dit que le roi de Tyr a résidé en Éden comme un chérubin protecteur sur la sainte montagne de Dieu (Ez 28.12-15). Ce n’est le cas d’aucun roi de Babylone ni de Tyr.
On ne peut pas non plus dire des rois terrestres qu’ils étaient intègres et mettaient « le sceau à la perfection. » Ces personnages ne peuvent renvoyer qu’à des royaumes qui dépassent les royaumes littéraux de Babylone et de Tyr.
Ésaïe présente une « parabole » (en hébreu mashal), dont le sens dépasse le contexte historique immédiat. Le roi de Babylone devient un paradigme de rébellion, d’indépendance et d’orgueil. De la même manière, Ézéchiel fait un distinguo entre le prince de Tyr (Ez 28.2) et le roi de Tyr (Ez 28.11, 12), où le prince, qui est actif dans la sphère terrestre, devient le symbole d’un roi qui agit dans la sphère céleste.
Selon Daniel 10.12-14, ces êtres célestes rebelles empêchent la réalisation des desseins de Dieu sur terre. C’est à la lumière de ce lien entre le ciel et la terre que nous devons comprendre les guerres d’Israël permises par Dieu. Il faut les considérer comme des manifestations terrestres du grand conflit entre Dieu et Satan, entre le bien et le mal, dans l’objectif ultime de restauration de la justice et de l’amour de Dieu dans un monde déchu.
Dans le monde et dans nos vies, comment se manifeste la réalité de ce conflit cosmique entre le bien et le mal?
Le Seigneur est un guerrier
title: Le Seigneur est un guerrier
date: 21/10/2025
Lisez Exode 2.23-25, Exode 12.12, 13 et Exode 15.3-11. Il est dit que Dieu est un guerrier. Qu’est-ce que cela signifie?
Pendant leur séjour prolongé en Égypte, les Israélites ont oublié le vrai Dieu, le Dieu de leurs ancêtres. Comme le montrent de nombreux épisodes de leur périple dans le désert, leur connaissance du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob s’était estompée, et ils avaient intégré des éléments païens à leurs pratiques religieuses (comparez avec Ex 32.1-4). Opprimés par les Égyptiens, ils crièrent au Seigneur (Ex 2.23-25) et, au moment opportun, le Seigneur intervint en leur faveur.
Pourtant, le conflit décrit dans les 12 premiers chapitres de l’Exode dépassait une simple lutte de pouvoirs entre Moïse et le pharaon. D’après l’idéologie guerrière du Proche-Orient ancien, les conflits entre les peuples étaient considérés comme des conflits entre leurs dieux respectifs. Exode 12.12 déclare que le Seigneur rendit un jugement, non seulement contre le pharaon, mais aussi contre les dieux de l’Égypte, ces puissants démons (Lv 17.7, Dt 32.17) qui se cachaient derrière la puissance d’oppression et le système social injuste de l’Égypte.
En définitive, Dieu est en guerre contre le péché, et il ne peut tolérer ce conflit éternellement (Ps 24.8, Ap 19.11, Ap 20.1-4, 14). Tous les anges déchus, ainsi que les humains qui se seront définitivement associés au péché, seront détruits. Au vu de cela, il faut voir les batailles contre les habitants du pays comme une étape précoce de ce conflit, qui a atteint son paroxysme à la croix, et qui verra son aboutissement lors du jugement final, quand la justice et le caractère d’amour de Dieu sera réhabilité.
On doit comprendre le concept de destruction totale des Cananéens sur la base de la vision biblique du monde, selon laquelle Dieu est engagé dans un conflit cosmique avec les représentants du mal dans l’univers. L’enjeu final, c’est la réputation et le caractère de Dieu (Rm 3.4, Ap 15.3).
Depuis que le péché a fait son apparition dans l’existence humaine, nul ne peut être neutre. On est soit dans le camp de Dieu, soit dans le camp du mal. Avec ce contexte en tête, on doit voir l’extermination des Cananéens comme un aperçu du jugement final.
La réalité du grand conflit ne permet qu’un seul des deux camps. Comment savoir dans quel camp vous êtes vraiment?
Le Seigneur combattra pour vous
title: Le Seigneur combattra pour vous
date: 22/10/2025
D’après Exode 14.13, 14, 25, quel était le plan originel et idéal de Dieu au sujet de l’implication des Israélites dans la guerre?
En ce moment de crise, alors que le peuple d’Israël se retrouvait dans l’impasse, « Moïse répondit au peuple: N’ayez pas peur, tenez-vous debout, et regardez le salut que le Seigneur va vous accorder aujourd’hui; car les Égyptiens que vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez jamais plus. Le Seigneur combattra pour vous, et vous, vous garderez le silence » (Ex 14.13, 14). D’après le récit biblique, même les Égyptiens eux-mêmes comprirent cette réalité: « Fuyons pour échapper à Israël, car c’est le Seigneur (YHWH) qui combat l’Égypte pour eux! » (Ex 14.25).
L’intervention miraculeuse de Dieu en faveur des Israélites sans défense, sans formation militaire, devient un modèle. L’Exode constituait le modèle, le paradigme de l’intervention de Dieu en faveur d’Israël. Ici, non seulement c’est un combat que Yahvé va livrer, mais il est demandé à Israël de ne pas combattre (Ex 14.14). C’est Dieu le guerrier. L’initiative lui appartient. C’est lui qui établit la stratégie, définit les moyens, et mène la campagne. Si Yahvé ne combat pas pour Israël, Israël n’a aucune chance de réussir.
Voici comment Ellen White interprète cela: « [Dieu] n’avait pas l’intention qu’ils obtiennent le pays de la promesse par la guerre, mais par la soumission et l’obéissance inconditionnelle à ses ordres » — Ellen G. White, The Signs of the Times, 2 septembre 1880. Comme lorsqu’il les avait délivrés de l’Égypte, Dieu mènerait leurs batailles pour eux. Tout ce qu’ils avaient à faire, c’était de rester tranquilles et d’assister à sa puissante intervention.
L’histoire démontre que chaque fois qu’Israël a eu suffisamment confiance en Dieu, ils n’ont pas eu besoin de se battre (voir 2 Rois 19, 2 Chroniques 32, Ésaïe 37).
Dans le plan idéal de Dieu, les Israélites ne devaient jamais combattre par eux-mêmes. Dieu les laissa prendre part à la guerre contre les Cananéens à cause de leur incrédulité, exprimée après l’Exode. Ils n’avaient pas eu à brandir une seule épée contre les Égyptiens pendant l’Exode. Ils n’étaient pas censés se battre pour conquérir Canaan (Dt 7.17-19).
« À cause de leur incrédulité, Dieu permit à leurs ennemis de leur faire la guerre » — Ellen G. White, L’histoire de la rédemption, chap. 17, p. 132. Quel impact les murmures ont-ils dans nos vies aujourd’hui?
Un pis-aller
title: Un pis-aller
date: 23/10/2025
Lisez Exode 17.7-13 et Josué 6.15-20. Quels points communs voyez-vous entre ces deux récits de guerre? Quelles différences?
Après l’Exode, le premier combat d’Israël est rapporté dans Exode 17, quand les Israélites se défendirent contre les Amalécites. Israël avait été témoin de la toute-puissance de Dieu quand il avait affligé les Égyptiens et conduit les Israélites vers la liberté. Nous avons vu que le plan initial de Dieu pour Israël excluait qu’ils se battent contre d’autres peuples (Ex 23.28, Ex 33.2). Mais peu après leur libération, les Israélites commencèrent à murmurer en chemin (Ex 17.3), jusqu’à remettre en doute la présence de Dieu au milieu d’eux. C’est à ce moment-là qu’Amalec vint pour se battre contre Israël. Ce n’était pas un hasard. Dieu permit aux Amalécites d’attaquer Israël pour qu’ils apprennent à lui faire confiance de nouveau.
Sans compromettre ses principes, Dieu se met au niveau de son peuple, en l’appelant constamment à revenir au plan idéal: une confiance totale et sans réserve en l’intervention divine. En fait, les règles pour la guerre (Deutéronome 20) furent données seulement après les 40 années au désert, qui étaient également la conséquence de l’incrédulité d’Israël. Les nouvelles circonstances exigeaient de nouvelles stratégies, et ce n’est qu’à ce moment-là que Dieu demanda à Israël d’exterminer les Cananéens (Dt 20.16-18).
En-dehors du fait que la guerre était devenue une nécessité pour Israël, elle se révéla un test de leur loyauté à Yahvé. Dieu ne les abandonna pas, mais les laissa faire l’expérience d’une dépendance totale envers lui en assistant à sa puissance.
La participation des Israélites dans la conquête est manifeste quand on lit la conclusion de Josué à la fin du livre. Il est dit que les Cananéens ont fait la guerre aux Israélites (Jos 24.11). Tandis que l’effondrement des murs de Jéricho était dû à une intervention miraculeuse de Dieu, le peuple d’Israël devait s’impliquer activement dans la bataille et affronter la résistance obstinée des habitants de la ville.
La participation d’Israël dans le conflit armé devint une manière de développer une confiance inconditionnelle en l’aide de Yahvé. Pourtant, il était toujours rappelé à Israël (Jos 7.12, 13; Jos 10.8) que l’issue de chaque bataille était entre les mains du Seigneur. Et la seule manière dont ils pouvaient influencer l’issue d’un conflit militaire, c’était leur attitude de foi, ou d’incrédulité, envers les promesses du Seigneur. La décision leur appartenait.
Pour aller plus loin…
title: Pour aller plus loin…
date: 24/10/2025
Lisez Ellen White, « La prise de Jéricho » dans Patriarches et prophètes.
Quand la rébellion contre l’autorité de Dieu se souleva dans l’univers, il n’y avait qu’une alternative. Soit Dieu cessait d’être ce qu’il est fondamentalement et éternellement, et cédait le leadership de tout l’univers à l’une de ses créatures rebelles, soit il devenait le Père saint, juste, aimant et miséricordieux de tout ce qui existe. La Bible présente la deuxième option, et alors, l’affrontement entre les forces du mal et la puissance de Dieu devint inévitable.
Quand des puissances politiques ou socio-historiques associées aux forces cosmiques chaotiques et rebelles manifestèrent la même attitude de défi envers lui, Yahvé, le Seigneur souverain de l’univers, intervint. Le motif de Yahvé comme guerrier devient une préfiguration de sa victoire ultime, qui mettra enfin un terme au conflit cosmique qui fait rage entre le bien et le mal (Ap 20.8-10). De plus, les guerres divines d’Israël nous montrent non seulement un aperçu du conflit cosmique comme dans un miroir, mais elles font partie intégrante du même conflit, anticipant le jugement de Dieu dans la sphère de l’histoire présente.
« Dieu avait fait de l’entrée dans le pays leur privilège et leur devoir, au moment qu’il l’aurait décidé. Mais à cause de leur négligence délibérée, cette autorisation leur fut retirée. […] Ce n’était pas dans les intentions de Dieu qu’ils obtiennent le pays en faisant la guerre, mais en obéissant scrupuleusement à ses ordres » — Ellen G. White, From eternity past [Du passé éternel], p. 274.
Questions pour discuter
En quoi le contexte du conflit cosmique vous aide-t-il à mieux comprendre que le Seigneur ordonne à Israël d’aller faire la guerre?
En classe, discutez de vos réponses à la question de lundi sur la réalité du grand conflit et la manière dont il est à l’œuvre dans le monde qui nous entoure. Quel est notre rôle dans ce conflit, et comment le tenir?
Comment mettre en pratique ce principe qui consiste à rester tranquille et à attendre que le Seigneur combatte pour nous dans notre vie spirituelle?
Souvent, dans nos échanges et nos désaccords occasionnels dans l’Église, nous cherchons à savoir qui est de notre côté. À la lumière de Josué 5.13-15, comment devons-nous changer notre attitude?